vendredi 14 décembre 2007

Perfectionnisme et boulimie


le 31 mai 2007 à 13h41,
Voici le poblème majeure de la boulimie qui est le perfectionnisme car une boulimique comme une anorexique veut toujours etre parfaite aux yeux de tous.

Dans mon cas (comme dans ma période anorexique), je voulais être "la petite fille parfaite" dans les yeux de mon père (ce qui engendré des frustrations qui ont abouti à la boulimie et je voulais un corps sans forme ce qui a provoqué l' anorexie pour redevenir une petite fille en fait j'avais peur de grandir).

Le perfectionnisme est une donnée quasi omniprésente dans le cadre de la boulimie (prise alimentaire compulsive avec stratégies d'élimination).

Elle est à mettre en inter-relation avec la confiance en soi, évoquée par ailleurs.

Ce perfectionnisme est assez limité, dans le sens où il naît le plus souvent de manifestations anxieuses : peur du jugement, de la critique, de l'évaluation.


Bref ce que l'on nomme anxiété de performance, plutôt la peur d'échouer que la volonté de réussir.

Cette forme de perfectionnisme démontre une basse estime de soi puisqu'elle sous-entend que l'on est critiquable, défaillant.

Le milieu familial, en portant de l'importance à la réussite et à l'aspect corporel peut participer à ce phénomène.

La perfection est souvent une préoccupation majeure : l'image doit être bonne, les comportements non-normatifs ou de perte de contrôle doivent être absents ou cachés.

Il ne s'agit pas là encore d'être performant mais plutôt de ne pas montrer ce qui peut paraître défaillant ou jugé anormal.

Un modèle fréquent correspond à un couple parental ou la maman est effacée du point de vue de la communication ou de l'intellect, plus ou moins limitée à un statut nourricier et ménager.

Le papa est présenté comme plus brillant, cultivé.(ma mère a toujours été "dans l'ombre" par rapport à mon père qui était lui "le chef de famille").

Se noue une relation privilégiée père-fille d'où la maman est plus ou moins exclue.(J'avoue que j'ai toujours sous estimé ma mère).

Cela peut même mener à une forme de concurrence mère-fille, où la jeune fille évolue sous la pression des exigences paternelles, une obligation d'être à la hauteur de ces attentes. (je me suis toujours sentie comme la rivale de ma mère et je voulais correspondre à toutes les attentes de mon père)
Cette compétition mère-fille est d'autant plus développée si la maman elle-même rencontre des problèmes de poids ou des problèmes alimentaires.(ma mère est en surpoids)

Cette image de perfection est frappante en consultation. (ce n'était pas triste...)

Bon nombre de thérapeutes surnomment d'ailleurs les personnes souffrant de boulimie : les « saintes ».

Même pendant un entretien thérapeutique, elles sont dans le contrôle permanent de leur communication, de leur apparence, de l'image familiale, de leur vie affective et sexuelle.


La seule exception ?

Les crises de boulimie, perte de contrôle naturelle et inévitable vu le contexte, mais qui « fait tâche » dans ce tableau idyllique mais artificiel.

Ce perfectionnisme, ce niveau d'exigence entraînent une tension intérieure, un malaise et un mal-être qui seront calmés, ponctuellement par la prise alimentaire.

Mais pour garder une image irréprochable, les crises vont être secrètes et les stratégies d'élimination vont venir préserver le contrôle de l'apparence physique.

Le perfectionnisme est donc au centre de la problématique personnelle et familiale du sujet et donc au centre du trouble alimentaire et de son développement.

2 commentaires:

déséspérée a dit…

très intéressant!

merci pour ces explications claires et originales...

je m'y reconnais, mais je n'avais jamais lu une telle présentation.

Apres avoir lu ces lignes, je me comprend mieux

Lilifish a dit…

Cette description, qui me ressemble comme deux gouttes d'eau, m'apaise. Car elle vient d'une personne qui a vécu mon enfer, et qui sait l'exprimer avec des termes authentiques. Je me sens moins seule. C'est bateau ce que je dis, mais c'est vrai. J'espère que tout est rentré dans l'ordre et que tu es en paix avec toi-même. C'est mon angoisse actuelle, le futur.
Merci.